Les enjeux du certificat d’engagement et de connaissance :
Le certificat d’engagement et de connaissance a été introduit par la loi n°2021-1539 visant à lutter contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes, avec l’intention de lutter contre les acquisitions irréfléchies d’animaux de compagnie qui donnent souvent lieu à des abandons et qui, plus généralement, impliquent un risque de maltraitance, même si celle-ci peut demeurer involontaire.
Le législateur a prévu que l’acquisition ne puisse se faire qu’après un délai de réflexion de 7 jours pendant lequel le futur acquéreur aura pris effectivement connaissance des conditions de bientraitance d’un animal et des obligations engendrées par la détention d’un animal. Ce délai minimal de 7 jours entre la délivrance de ces informations et l’acte d’acquisition doit permettre à l’acquéreur de prendre une décision éclairée et de s’engager, en toute connaissance de cause, à offrir à son animal des conditions de vie garantissant son bien-être et ce, tout au
long de sa vie, et ainsi limiter les abandons.
L’obligation de signature d’un certificat d’engagement et de connaissance s’impose pour toute acquisition de chien, chat, furet ou lapin de compagnie, à compter du 1er octobre 2022. L’obligation de signature d’un certificat d’engagement et de connaissance s’applique à tout nouvel acquéreur à partir de cette date, c’est-à-dire y compris lorsque celui-ci détient déjà un animal de la même espèce avant la date du 1er octobre 2022.
Avant d’acquérir un chien :
Acquérir un chien doit être un acte réfléchi car c’est un engagement pour une durée longue (en moyenne 13-15 ans, variable selon les individus et les races). Vous devez donc vous poser plusieurs questions afin de vérifier l’adéquation entre les besoins du chien et votre mode de vie (disponibilité, espace disponible, forme physique…), ainsi que les implications sur votre budget et sur votre organisation (travail, départ en vacances, …). Il faut aussi tenir compte de la personnalité du chien, ou encore du choix de sa race.
Voici quelques questions à vous poser avant toute acquisition :
– Pour quelles raisons souhaitez-vous acquérir un chien ? Il doit s’agir d’une envie sincère de partager votre quotidien avec lui et de répondre à ses besoins, et non d’une envie passagère ;
– S’agit-il d’une volonté partagée au sein de votre famille ? L’ensemble des membres de la famille doivent s’accorder sur l’acquisition d’un chien, mais également sa race, son format, car le quotidien de tous les membres de la famille en sera modifié. Avez-vous notamment vérifié qu’aucun membre de votre famille n’est allergique aux poils de chien ?
– Si vous avez d’autres animaux, avez-vous réfléchi aux réactions de ceux-ci, leur personnalité seront-elles compatibles, et serez-vous en mesure d’assurer le bienêtre de chacun d’entre eux ?
– Êtes-vous prêts à vous engager sur une longue durée et avez-vous le temps nécessaire pour vous en occuper chaque jour, y compris en tenant compte de son besoin d’activité physique (promenades, sorties longues, etc.) ?
– Avez-vous les moyens financiers suffisants pour supporter les frais nécessaires (frais d’alimentation, frais vétérinaires, frais de gardes, …) ?
– Disposez-vous de l’espace nécessaire pour l’accueillir, en tenant compte de sa taille à l’âge adulte ?
– Votre mode de vie est-il compatible avec l’acquisition d’un chien ? Votre logement est-il suffisamment sécurisé et adapté pour accueillir un chien ?
– Serez-vous en mesure de maintenir chez votre chien un bon niveau de familiarisation avec les humains et les autres animaux, ainsi qu’un bon niveau de socialisation avec ses congénères ?
– Quelles solutions de garde aurez-vous lorsque vous partirez en vacances et/ou en week-end si vous ne pouvez pas l’emmener avec vous ?
– Vous sentez vous en mesure d’éduquer votre chien et de le socialiser correctement ? Avez-vous réfléchi aux solutions à mettre en œuvre en cas de problèmes (aboiements, agressivité, destructions, …) et à leurs implications en termes de temps et d’investissement financier ?
– Avez-vous éventuellement envisagé des solutions pour votre chien si vous êtes amené à changer de mode de vie (changement de logement, de travail, …) ?
Le bien-être et la bientraitance :
Bien traiter un animal est indispensable mais ne suffit pas à garantir son bien-être.
Pour bien traiter votre animal, il faut respecter a minima les cinq libertés fondamentales suivantes :
– absence de faim, de soif et de malnutrition : votre chien doit avoir accès à l’eau et à une nourriture de qualité, en quantité appropriée et correspondant à ses besoins ;
– absence de peur et de détresse : l’environnement de l’animal et votre comportement ne doivent pas être à l’origine d’émotions négatives ;
– absence d’inconfort : votre animal doit vivre dans des conditions confortables, en accord avec ses besoins physiologiques et comportementaux, notamment en lui proposant un abri lui permettant de se protéger de conditions climatiques inadaptées;
– absence de douleur, de blessures et de maladie : l’environnement et les traitements de votre animal ne doivent pas être à l’origine de douleurs ou de blessures. Sa santé doit être garantie par des visites régulières chez le vétérinaire permettant de prévenir l’apparition de maladies et les soigner le cas échéant ;
– liberté d’expression d’un comportement normal de son espèce : son environnement et les activités que vous lui proposez doivent être adaptés afin de lui permettre d’exprimer librement son comportement (activité physique, relations avec des congénères, …).
Les besoins physiologiques
Alimentation
Le chien est un carnivore domestique opportuniste. Son régime alimentaire doit être
équilibré et adapté à la fois à son stade de vie et à son état sanitaire. Vous pouvez opter pour des croquettes, de la pâtée humide ou une préparation ménagère.
Il est recommandé de lui servir son alimentation à heures fixes, si possible en plusieurs repas (nombre à déterminer selon l’âge et le format de votre chien).
Il est impératif de laisser constamment de l’eau propre et fraiche à disposition de votre chien.
Les gamelles pour l’alimentation et l’eau doivent toujours être propres.
Attention, donner des os à votre chien peut être dangereux pour lui.
Sommeil et repos
Le chien dort pendant la nuit et a des phases de repos en journée. Le temps de sommeil est variable en fonction du chien, de sa race, et évolue avec l’âge. En moyenne, il dure plus de 10h par jour.
Il est donc essentiel que le chien ait accès à une zone de couchage en permanence pour dormir et se reposer. Cette zone de repos doit être au calme et le chien ne doit pas être dérangé lorsqu’il est dans cette zone. Elle doit être abritée et protégée des conditions climatiques si elle est à l’extérieur.
Hébergement
Si vous avez un jardin ou un espace extérieur auquel le chien a accès, il faut veiller à ce que celui-ci soit bien clôturé. Outre le fait que sa sécurité peut être compromise en cas de fugue (risque d’accident, de vol, …), votre responsabilité est engagée si votre chien divague sur l’espace public et cause des dégâts. Si le chien est détenu en extérieur, l’espace ne peut pas être inférieur à 5 m² et il doit avoir une zone sèche et nettoyée quotidiennement.
Il n’est pas recommandé de voyager en véhicule non climatisé l’été avec un chien car cela
risquerait un coup de chaleur fatal pour celui-ci.
Activité
Le jeu ou l’activité mentale sont primordiaux pour l’équilibre psychologique du chien. Ils sont à moduler selon les aptitudes de sa race et de ses goûts. De même, les activités physiques proposées au chien doivent être adaptées en fonction de ses capacités physiques, de son âge et de sa motivation. Pensez à varier ses jouets dans le temps.
Explorer et flairer son environnement font partie des comportements du chien. Ainsi, lors
de sorties, il faut laisser à votre chien le temps de s’arrêter pour explorer et découvrir les odeurs et sons environnants, et prendre le temps d’observer son environnement.
Toutefois, votre chien peut avoir un impact négatif sur la biodiversité (comportement de prédation, dérangement de la faune sauvage, …). Il est donc particulièrement important de le surveiller et de le garder toujours en vue lors de vos promenades. Il convient de faire
particulièrement attention dans les espaces protégés (attention certains lui sont interdits, d’autres le tolère à condition qu’il soit tenu en laisse !).
Le chien est une espèce sociale qui nécessite des interactions avec des congénères. Si vous n’avez qu’un chien, les sorties quotidiennes doivent être l’occasion pour votre chien d’être en contact avec des congénères et d’interagir avec eux
Le sevrage et la familiarisation
Une bonne relation entre la mère et les chiots est nécessaire pour éviter les troubles du comportement et les problèmes de santé chez le chien adulte. Les contacts avec la mère et les autres chiots de la portée favorisent également la socialisation de votre chien, qui se fait jusqu’à ses 3 mois. Il est interdit de céder un chiot avant l’âge de 8 semaines (interdiction de les céder avant dans le cadre de la loi), et il est préférable de laisser un chiot avec sa portée jusqu’à 11 semaines minimum car c’est une période cruciale de son développement. Durant cette période, le chiot doit être confronté à des stimulations et des environnements variés pour qu’il soit plus adaptable dans sa vie adulte.
Le chien est une espèce qui a besoin d’interactions quotidiennes avec l’humain. La familiarisation avec l’humain doit faire l’objet d’une attention particulière. L’éducation du chien doit être positive, par l’intermédiaire de récompenses (alimentaires, caresses, félicitations verbales, etc.) et la création d’une relation de confiance avec vous. Il est fortement déconseillé de recourir à des moyens coercitifs d’éducation (colliers électriques, étrangleurs, à pointes …) qui sont douloureux et anxiogènes et rendent les chiens plus agressifs et potentiellement mordeurs. Une relation humain-chien harmonieuse n’implique pas de lien de dominance. En cas de problème d’éducation, parlez-en avec votre éleveur ou un éducateur canin.
Même si la relation de votre chien avec les humains vous parait bonne, il ne faut jamais laisser vos enfants seuls avec le chien sans surveillance active.
Soins médicaux
Soins
Votre chien nécessite des soins courants pour le maintenir en bonne santé. Une visite annuelle chez le vétérinaire est nécessaire pour faire un bilan de santé, les vaccinations recommandées et la mise en place d’une lutte préventive contre les parasites.
En fonction de l’âge de votre chien et de son état de santé, d’autres soins sont à prévoir.
Outre les soins prodigués par le vétérinaire, votre animal nécessite des soins courants. Les soins sont à adapter en fonction de sa race et de son caractère.
Chez le caniche, il est nécèssaire de toiletter entièrement le chien tous les 2 mois maximum, il est nécessaire de procéder au nettoyage de ses oreilles, au brossage de ses poils, à la coupe des griffes, … Prenez conseil auprès d’un professionnel afin d’adopter les bons gestes pour ne pas blesser votre animal.
Une observation quotidienne de son état général et de son comportement est nécessaire pour déceler précocement l’apparition de troubles. L’abattement, une baisse de son appétit, une augmentation de la consommation d’eau, l’apparition de malpropreté sont des signes d’alerte qui doivent vous amener à consulter un vétérinaire.
La vaccination contre la rage est obligatoire pour les chiens qui voyagent hors de France ou qui arrivent d’un pays étranger ainsi que pour les chiens de 1ère et 2ème catégorie.
Stérilisation
La stérilisation du chien permet d’éviter une portée non désirée dont vous serez entièrement responsable. Dans certains cas, elle peut permettre d’éviter des comportements désagréables pour les humains (fugue, bagarres avec des congénères, …) et réduire l’apparition de certaines maladies. Il peut néanmoins exister des contre-indications.
Vieillesse et fin de vie
Un chien âgé nécessite plus de soins qu’un jeune animal et peut parfois poser des problèmes logistiques supplémentaires. Avant l’acquisition d’un chien, gardez en tête que la fin de vie de votre animal pourra engendrer des coûts parfois importants liés à une dégradation de son état de santé.
Implication financière et logistique
Le coût d’entretien d’un chien dépend fortement de sa race mais également des choix que vous ferez. Les chiffres ci-dessous sont donnés à titre indicatif:
– L’alimentation représente le principal poste de dépense pour un chien en bonne santé. Elle doit être adaptée au format, à l’âge et au mode de vie de l’animal. Sur la base d’une alimentation industrielle de bonne qualité, le coût mensuel est estimé à 50 euros pour un chien de taille moyenne (entre 40 et 100€ suivant la taille).
– Pour les frais vétérinaires, il convient de distinguer les frais incompressibles et les frais non prévisibles. Les frais vétérinaires incompressibles pour un chien sans problème de santé particulier sont compris entre 100 et 300 euros par an (consultation, vaccination, antiparasitaires, …). Le coût de la stérilisation varie notamment en fonction du sexe de l’animal, de son format, ou encore de la technique utilisée et est généralement compris entre 100 et 600 euros. De plus, vous n’êtes pas à l’abri que votre animal contracte une maladie ou ait un accident qui nécessitent des soins coûteux. Dans ce cas, les sommes à engager peuvent être importantes, pouvant aller de l’ordre de la centaine d’euros à plusieurs milliers d’euros selon les soins nécessaires. Une partie des frais vétérinaires peut être assurée auprès d’une compagnie d’assurance ou grâce à une épargne que vous aurez constituée.
– Le recours à des conseils professionnels pour l’éducation de votre chien doit également être considéré lors de l’acquisition, et ce budget se situera entre une centaine et plusieurs centaines d’euros selon le travail d’éducation envisagé et/ou les problématiques comportementales décelées.
A l’ensemble de ces éléments, vous devrez aussi prévoir les accessoires nécessaires à la vie de l’animal : gamelle, tapis, laisse, caisse de transport, … ainsi que les frais de garde éventuels de votre animal si vous devez vous absenter sans pouvoir l’emmener avec vous
ou tout simplement si vous devez faire appel à quelqu’un pour le sortir quand vous travaillez.
Pour tout déplacement au sein de l’Union Européenne, le passeport européen est obligatoire pour le chien. Le coût de ce document est généralement inférieur à 20 euros.
Enfin, l’identification de votre animal coûte environ 65 euros. L’identification du chien est obligatoire avant l’âge de 4 mois et avant toute cession gratuite ou onéreuse. Le non-respect des règles d’identification donne lieu à une contravention de 4ème classe (750 euros).
L’animal doit être identifié par puce électronique ou tatouage par un vétérinaire ou un tatoueur agréé et enregistré dans le fichier national d’identification des carnivores domestiques – I-CAD. Si vous devez voyager à l’étranger, la puce électronique est obligatoire.
Le papier à signer :