Le toilettage mouton du caniche
Le toilettage mouton du caniche est un style de toilettage classique et très apprécié, qui confère au chien un aspect doux rappelant la laine d’un mouton, d’où son nom. Cette coupe consiste à tondre le corps tout en conservant une certaine épaisseur de poils sur la tête et les pattes.
La forme générale de la coupe mouton est proche de celle de la coupe moderne, mais avec un corps tondu au lieu de sculpté aux ciseaux. Le toilettage mouton est particulièrement prisé pour son entretien réduit, tout en offrant un aspect élégant et soigné, idéal pour les propriétaires souhaitant un beau rendu sans nécessiter trop de soins quotidiens.
Tonte du museau et des doigts
Pour réaliser la tonte de la tête, je dégage devant l’oreille afin d’aider à la ventilation de l’oreille, surtout chez les chiens à oreilles tombantes. Je descends ensuite droit pour éviter de couper la peau. Quand on tond le museau, on peut le faire dans le sens du poil si le chien ne craint pas la tonte, mais personnellement, je préfère le faire à contre-sens.
Il est très important de ne surtout pas piquer avec la tondeuse, cela peut causer des croûtes ou des « points chauds ». Pour la partie sous les lèvres inférieures, je tends la lèvre pour éviter que le chien ne sorte la langue.
Au niveau du museau, je commence du coin de l’œil à l’autre coin. Je remonte légèrement plus haut uniquement pour les chiens qui ont un manque de longueur de nez. Je tonds souvent dans les deux sens au coin de l’œil, mais je préfère généralement commencer en contresens pour éviter d’attraper la peau fragile.
Pour les petits poils qui dépassent, je rectifie aux ciseaux. Sous le museau, il faut bien tendre la peau, ce qui permet de descendre la tonte proprement. Si le chien a un défaut comme un manque de menton, on peut laisser un peu plus de poil à cet endroit et en rectifiant ensuite aux ciseaux, surtout pour les chiens d’exposition, ce qui camouflera ce défaut en créant une ligne droite.
La tonte des doigts
La tonte des pieds du caniche exige précision, douceur et une bonne préparation pour que l’animal reste calme et coopératif. L’idéal est de placer le chien sur le côté plutôt que directement devant soi, ce qui permet de travailler confortablement et de ne pas bloquer ses mouvements. Si l’on tire la patte vers l’avant, le chien aura spontanément tendance à la retirer, exactement comme un humain à qui l’on tirerait la main : c’est un réflexe d’inconfort.
La tondeuse doit être réglée correctement : choisir une lame courte pour éviter qu’elle ne coupe la peau entre les doigts, et surveiller qu’elle ne chauffe pas trop pour prévenir toute brûlure. Certaines finitions peuvent être réalisées aux ciseaux, notamment sur les côtés ou dans les zones délicates.
Pour commencer, il faut lever la patte tout en veillant à ce qu’elle reste dans une position naturelle. Sinon, une position non-naturelle crée une tension au niveau de l’épaule et le chien bougera, rendant les toilettages plus difficile.
Lorsque l’on tient la patte vers l’avant, il est conseillé de placer un doigt en dessous des doigts pour les écarter légèrement et bien tirer la peau entre les doigts.
Pour faire le dessous du pied, la patte est étirée vers l’arrière, dans l’axe ou en passant en dessous le thorax pour la patte opposée : le chien reste stable et se laisse manipuler plus facilement. La tonte se fera en parallèle des coussinets en évitant de toucher la peau ou les coussinets eux-mêmes.
La manipulation doit rester ferme mais douce, surtout avec des chiens non habitués, qui peuvent bouger davantage. Un chien qui est habitué à voir ses pattes tondues se laissera généralement faire, rendant le travail plus rapide et agréable pour tous.
L’hygiène
Pour l’hygiène, j’utilise une lame très froide pour tondre, en veillant à bien la garder à plat pour éviter de blesser le chien. Si on hésite à passer la tondeuse à certains endroits, on peut utiliser des ciseaux. Au niveau de l’intérieur des cuisses, il ne faut surtout pas trop tondre, car en coupant trop court, la peau risque d’être exposée lorsque le chien s’assoit. Contrairement à certains toiletteurs ou en compétition, il ne faut pas enlever complètement les poils autour des testicules : ils protègent naturellement le chien, entre autres des irritations dues à l’herbe. La tonte peut se faire également le chien couché sur le dos.
Tonte du dos
On commence par travailler légèrement derrière les épaules pour que la sortie d’encolure reste esthétique, en utilisant une lame de la hauteur désirée et en tirant bien la peau. Les mouvements sont faits de haut en bas, et du garrot vers la queue, en s’arrêtant comme pour une coupe pantalon afin d’éviter les erreurs ; pour le dessous du poitrail, la tonte est souvent faite dans le sens inverse. Au niveau des pattes postérieures, l’objectif est de former un triangle entre l’os iliaque et la pliure du genou de la patte, ce qui donnera des pattes plus élégantes. On répète l’opération sur l’autre côté en recherchant la symétrie. Après cette étape, on vérifie l’allure générale et on corrige éventuellement.
L’avant-main
Pour l’avant, la tonte se fait depuis la base de l’oreille jusqu’à l’épaule, puis en arrondissant la zone vers le dos comme pour une coupe pantalon. Je ne tonds pas le cou, en vue de créer une montée d’encolure plus esthétique qu’une tonte égalisée. La même opération est répétée de l’autre côté, en partant également sous l’oreille. Je travaille le devant en une tonte qui part de l’avant du cou jusqu’en dessous avec la tondeuse, éventuellement en levant la patte pour couper très court et éviter la formation de nœuds. L’objectif est de bien dégager les zones tout en maintenant une forme harmonieuse.
Les pattes en tonte
J’utilise une tondeuse avec un contrepeigne pour travailler les pattes de manière symétrique, uniforme et plus rapidement qu’aux ciseaux. Il ne faut pas tondre l’arrière des pattes avant, ni l’avant des pattes arrières, ces endroits seront travaillés aux ciseaux pour des pattes plus élégantes. Je ne travaille pas une patte par une patte mais je tonds les quatre pattes, puis je rectifie aux ciseaux. Les finitions se font en dernier, ce qui évite de devoir tout refaire si le toilettage est à reprendre.
Les pattes aux ciseaux
Il est important de peigner le poil du chien non pas vers le haut ou vers le bas, mais perpendiculairement au corps, pour bien vérifier qu’il soit totalement démêlé et pouvoir faire du velours lors de la coupe. Une fois cela fait, on peut commencer la coupe, soit avec une tondeuse, soit avec des ciseaux, en partant du point le plus bas vers le plus haut pour obtenir une ligne régulière. Il faut faire attention à garder une forme harmonieuse, en forme de Tour Eiffel, lorsqu’on observe le chien de derrière.
Pour un travail propre, il est conseillé d’utiliser des ciseaux courbes, légèrement inclinés, surtout pour les grands caniches. Cette position aide à dégager les poils devant la patte sans créer de déséquilibre visuel. Si l’on coupe de face, il faut être précis, car une coupe trop courte risque de ruiner l’harmonie des lignes parallèles que l’on cherche à obtenir sur un caniche.
Enfin, à l’intérieur de la patte, la coupe doit être droite pour garder un bon alignement. Une coupe en biais donnerait l’impression d’un chien mal équilibré ou aux pattes déformées. On égalise les poils en trop, puis on termine en vérifiant le résultat final.
La queue
Pour la coupe de la queue, il faut laisser environ l’équivalent d’un doigt à partir du bout (suivant la taille du chien). Deux techniques sont possibles : utiliser un ciseau droit pour une coupe nette et casser ensuite les angles, ou un ciseau courbe pour un rendu plus doux et arrondi. Le ciseau courbe est particulièrement pratique pour les petites queues, car il permet de suivre naturellement les courbes sans trop d’ajustement. Cependant, pour un chien à longue queue, il est souvent préférable d’alterner entre ciseau droit et ciseau courbe afin d’obtenir un résultat plus harmonieux.
Après la coupe, on vérifie le rendu en secouant la queue pour repérer les éventuelles irrégularités. Si le volume paraît trop lourd ou déséquilibré, on peut dégager un peu plus la base pour un effet plus élégant, idéalement en formant un léger arrondi, comme le bord d’un bol.
Lorsqu’un chien présente un mauvais port de queue (trop basse ou trop haute), on peut ajuster la forme en jouant sur la longueur des poils : si la queue retombe de trop sur le dos, on coupe très court du côté où la queue penche, et on laisse plus long de l’autre.
Enfin, il est conseillé d’harmoniser la longueur de la queue avec celle du corps et des pattes : elle doit rester proportionnée à la morphologie du chien et à son port naturel. Une queue trop longue par rapport à l’ensemble du chien déséquilibre la silhouette.
La tête
Ma méthode personnelle consiste à couper le cou du caniche en suivant les mouvements naturels du chien. Quand le chien tourne la tête, on suit simplement cette rotation avec les ciseaux. Il est important de bien raccourcir la zone où les poils sont vraiment trop longs, notamment derrière les oreilles pour éviter les nœuds. On penche légèrement la tête du chien et on suit la courbe naturelle avec le ciseau, en coupant les poils qui dépassent sans tirer.
Pour couper le casque d’un caniche, il faut d’abord peigner la fourrure de la tête vers l’avant et couper avec un angle idéal du ciseau se situant autour de 45° par rapport au chanfrein, voire un peu plus selon la morphologie du chien. Puis la coupe doit se faire en biais, de la pointe des yeux jusqu’à la pointe des oreilles, sans tirer sur les oreilles. Lorsque l’on craint de toucher les yeux, on peut couper dans le sens inverse jusqu’au coin de l’oreille.
Le dessus de la tête se travaille en envoyant les poils d’un côté, puis de l’autre, et en coupant droit à chaque fois, afin d’obtenir une forme équilibrée. Si la coupe est trop volumineuse sur le dessus, il suffit ensuite de la réduire légèrement.
Je vous invite à voir la coupe moderne pour une explication détaillée en photo : https://chiotcaniche.fr/le-toilettage-moderne-du-caniche/
Quelques exemples de coupe mouton















